Les trains arrivent à l'heure... en général

Un jour, n'en pouvant plus, je décidai de quitter mon job de fonctionnaire du livre. Une bonne opportunité se présenta à moi. On me proposait de devenir formateur-hot-liner dans une boite d'informatique qui vendait un logiciel de gestion de bibliothèque. Malgré la timidité naturelle qui était mienne à cette époque j'acceptai le challenge
 
Je l'acceptai d'autant plus facilement que mon salaire se vit doublé... Vue les conditions dans lesquelles je vivais à l'époque (découverts chroniques à la banque, emprunts jamais remboursés à des amis...) je ne pouvais refuser. Et puis, il faut bien dire que j'avais envie de quitter un peu le monde des bibliothèques qui ne m'avait pas apporté grande-chose en terme de relations amoureuses. 

Je m'étais, à l'époque, fourvoyé dans une relation unilatérale avec une collègue qui outre le fait qu'elle avait été fort gâtée par Dame nature au niveau des seins, avait la particularité d'être maquée avec un flic. Sans réfléchir je m'étais dis que cocufier la maréchaussée était tout aussi bandant que l'idée même de baiser la dame. J'avais foncé, tête baissée dans une passion qui me rendait fou.

Il était temps de réagir et l'éloignement que me promettait le statut de formateur allait surement m'aider à y voir plus clair.
Après quelques semaines passées à apprendre les rudiments de mon nouveau métier, je fus envoyé en formation à Sallaumines, une charmante bourgade du nord de la France d'où, ironie du sort, était originaire le flic cocu...

Ma grande histoire avec les trains commença alors. Dés ce premier jour, j'arrivai avec deux heures de retard. Non pas que le train que je devais prendre ne fut point à l'heure... Non, je le ratais tout simplement, en beauté, les portes se fermant au moment où j'arrivai, essoufflé d'avoir couru depuis les sous-sols du métro de la gare du Nord. Pour un début, on ne pouvait rêver mieux... Malgré tout la formation se déroula parfaitement bien.... Je prenais déjà mes marques... et commençais à oublier mon ex-collègue à gros seins dans les bras d'une bibliothécaire ch'ti. 

A partir de là les voyages se succédèrent et je connu un nombre incalculable de trous du culs du monde ou j'arrivai toujours en train, car il est bien connu que la SNCF vous transporte partout où vous le désirez... Parfois difficilement, parfois directement...

Lors de ma première année, j'ai connu toutes les causes pouvant empêcher un train d'arriver à l'heure. Je citerai ici pèle-mèle : le chevreuil qui percute le TGV en pleine vitesse (2 heures de retard à l'arrivée et un débarquement en pleine voie pour changer de train) ; le clampin qui décide de se jeter sous les voies au passage de mon TER (sur la ligne Paris-Metz, il passe des centaines de trains tous les jours mais c'est sous le mien que ce con s'est jeté) ; les manifestants qui décident de bloquer la voie entre Rouen et Paris (nous obligeant à faire un détour par Amiens et à arriver Gare du Nord)... 

Sainte Florine vue du ciel
Malgré ces légers dysfonctionnements entraînant parfois le remboursement de la moitié du billet (à cette époque la SNCF était encore généreuse et remboursait que la cause lui fut imputable ou non), je pus découvrir les gares de Brassac les Mines (près de Sainte Florine en plein coeur de l'Auvergne), de Metz (imposante marque voulue par Bismark alors que la Lorraine était encore allemande), de Perpignan (célébrée on ne sait pourquoi par Salvador Dali) ou tout simplement de Rennes (ville où je n'ai jamais fait que transiter, notamment après avoir pris un Paris-Brest qui ne s’arrêtait pas au Mans... mais partait du même quai voie d'en face que le Paris-Brest qui y faisait halte. Merci la SNCF de nous simplifier la vie, le matin à 6h30...) 

En un an de voyage j'avais accumulé tellement de retard que je pus partir en vacances à Menton en première classe, accompagné de la mère de ma fille, sans débourser le moindre centimes tant j'étais riche en coupons de remboursement. Mais là commence une autre histoire que je vous narrerai un autre jour...

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